L'HISTOIRE DE L'ABBAYE


L’abbaye fut fondée en 780 par le moine Anian. Le comte Milo de Narbonne lui fit don de la « villa Bufentis » et de son domaine ainsi que de la haute vallée de l’Argent-Double jusqu’à sa source. Anian y fonda un monastère dédié aux saints Pierre et Paul.

Le monastère de Caunes demeurait un établissement modeste, puisqu’il ne devait aucun cens en argent à l’empereur en retour de sa protection, mais seulement des prières. Plus grave encore, il ne possédait pas de reliques, ces corps saints dont la présence était un gage d’expansion matérielle et religieuse.

En 982, on mentionna pour la première fois la découverte de tombes par des paysans, hors de l’enceinte du vieux village, dans un champ proche de la rivière. Les moines informés déclarèrent qu’il s’agissait de martyrs de la période romaine. C’est le début du culte des reliques des quatre saints martyrs de Caunes : Amans, Luce, Audalde et Alexandre. Saint Genès, patron de la paroisse, les rejoindra après la Révolution.


DE L'ÉGLISE PRIMITIVE À L'ÉDIFICE ACTUEL

De période d’épanouissement en période de déclin, en passant par les tumultes de la croisade des albigeois, l’abbaye traverse les siècles

L’église primitive carolingienne sera ensuite recouverte par l’édifice actuel avec différentes étapes dans sa construction : romanes (XIe-XIIe siècles l’abside, les tours) et gothiques (XIIIe-XIVe : la nef et le porche).

C’est l’abbé Jean d’Alibert (1598-1626), qui fut à l’origine de la renaissance de l’exploitation des marbres de Caunes au début du XVIIe siècle. Issu d’une riche famille de Caunes, il fit construire le logis abbatial et laissa également, au centre du village, un hôtel particulier à l’architecture remarquable.

Avec le rattachement de l’abbaye à la congrégation de Saint-Maur en 1659, réapparaît le besoin de la stricte observance d’une règle monastique bien malmenée jusqu'alors. La restauration de l’abbaye est entreprise, de nouveaux bâtiments monastiques sont construits et le sol de l’abbaye va être rehaussé d’un demi-étage.

La suppression des ordres religieux par la Révolution entraîna la dissolution du monastère de Caunes. Les habitants choisiront de garder l’église monastique tout juste rénovée comme lieu de culte et délaisseront la vieille église paroissiale saint Genès qui sera vendue comme carrière de pierres.